Publié le 14 mai 2025
Alors que la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) vient de fixer unilatéralement les conditions de remboursement pour la préparation magistrale de Sertraline, plusieurs officines expriment de vives inquiétudes
Un tarif imposé, sans concertation
Malgré des échanges nourris avec la DSS et la transmission de données concrètes issues du terrain (loyers, salaires, consommables, etc.), les autorités ont retenu une modélisation économique contestée. Le tarif fixé ne permet pas de couvrir les coûts réels, ni les risques assumés par les pharmacies réalisant ces préparations magistrales, pourtant essentielles face aux pénuries
Des charges ignorées, des risques non valorisés
Le tarif horaire prévu pour les pharmaciens et préparateurs ne reflète pas les contraintes du terrain : surcharge de travail, tensions RH, production en heures supplémentaires. Les frais structurels (maintenance, certification ISO, obligations réglementaires) sont partiellement exclus de l’analyse, tout comme les coûts logistiques liés à la distribution et à la traçabilité des produits.
Les officines doivent engager des matières premières spécifiques sans garantie de consommation, assumer des analyses coûteuses à venir, et absorber une incertitude élevée sur les volumes de production.
Une méthodologie précipitée, un dialogue rompu
Contrairement aux discussions antérieures sur l’amoxicilline ou la quétiapine, le processus ayant conduit au tarif de la Sertraline s’est déroulé sans cadre clair ni continuité méthodologique. Les bases tarifaires précédemment reconnues semblent écartées sans justification, renforçant le sentiment d’arbitraire.
Un appel à la responsabilité partagée
Attachées à leur mission de santé publique, l’ensemble des officines sous-traitantes dont Beprep déclarent ne pas pouvoir, à ce stade, produire la Sertraline dans ces conditions. Elles appellent à une reprise du dialogue sur des bases solides : concertation, reconnaissance du travail fourni, couverture des charges réelles, et sécurité juridique.
« Sans cadre économique viable, nous ne pouvons pas engager nos équipes à perte, au détriment de la qualité et de la pérennité de nos structures. »